Quand la pensée du père de la libération cubaine éclaire notre combat pour un changement de système, et inspire des actions concrètes pour amener l'humanisme au pouvoir dès l'élection présidentielle de 2017.
« Tout ce qui divise les hommes, tout ce qui les spécifie, les isole ou les parque, est un péché contre l'humanité. »
Martí, c’est le prénom de mon fils, nouveau-né de trois semaines… Mais c’est surtout un illustre philosophe, homme politique et poète cubain du XIXème siècle. Quitte à faire pâlir des figures emblématiques comme Fidel Castro et Che Guevara, c’est bien José Martí que les cubains tiennent pour l’apôtre et le père de l’indépendance cubaine, et que l’Amérique Latine érige au même titre que Bolivar et Sucre au rang des grands libérateurs du continent. Il est peu connu dans le monde francophone qui n’en connaît généralement que le poème « Guajira Guantanamera », librement vulgarisé en français par Joe Dassin… Il y a pourtant matière à la découverte et à l’inspiration.
L’aventure de Martí commence le 28 janvier 1853 à la Havane, dans des conditions précaires. Il ne doit sa scolarisation tardive qu’à ses dispositions intellectuelles qui le font repérer et “adopter” par un directeur de collège. Il est arrêté à 16 ans pour ses idées indépendantistes, et exilé en Espagne. C’est pendant ses quatre années en « métropole » qu’il obtiendra sa licence en lettres et philosophies, et surtout qu’il côtoiera les milieux socialistes et révolutionnaires, à l’heure de la Révolution en Espagne et de l’insurrection des Communards à Paris. S’en suivent quelques années comme journaliste, écrivain et conférencier à travers différents pays comme la France, le Mexique et le Guatemala. Sa notoriété à Cuba grandit, jusqu’à son retour en 1878. A nouveau arrêté, déporté, puis évadé, il vit alors entre le Venezuela et New York d’où il aiguise sa pensée et ses textes humanistes et indépendantistes. En 1992, il crée le Parti Révolutionnaire Cubain. En 1895, il regagne Cuba pour mener la lutte révolutionnaire en troquant la plume pour l’épée. Il mourra la même année sur le champ de bataille.
Un humanisme contemporain
« Il y a une poignée de vérités essentielles qui tiendraient sur l'aile d'un colibri et qui sont pourtant le secret de la paix publique, de l'élévation spirituelle et de la grandeur de la patrie… Autant que d'air et de lumière, les hommes ont par nature besoin de liberté pour vivre… (et) être cultivé est le seul moyen d'être libre.»
Plus que la vie héroïque, c’est la pensée progressiste et humaniste de Martí qui raisonne encore aujourd’hui avec une familiarité particulière. Martí explore une dialectique novatrice entre les principes d’égalité et de liberté. Il s’inscrit dans la marche historique de l’humanisme comme ces penseurs qui réussissent la synergie entre égalité et liberté, dans l’élan et les aspirations des Lumières, un peu à l’image de Jaurès à la même époque. Sous le joug de la colonisation espagnole, devant la menace de l’expansionnisme et de l’impérialisme naissant des Etats-Unis d’Amérique, Martí est assoiffé de liberté, une liberté ancrée et indissociable d’une exigence d’égalité, égalité entre les peuples et les races évidemment, mais aussi égalité entre les hommes devant la dégradation des conditions de la classe ouvrière alors que les machines de la révolution industrielle tournent à pleine vapeur, égalité entre les hommes et les femmes, pour le respect des peuples autochtones… Une pensée humaniste donc, progressiste aussi, qui nous rappelle que la liberté et l’égalité sont forgées dans le même moule.
La crise de notre système repose notamment sur l’opposition qui se construit peu-à-peu entre liberté et égalité. La liberté au sens néolibéral et capitaliste a abandonné de longue date la notion de limite, et notamment le principe que la liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Un capitaliste libre ne reconnaît pas de contrainte et menace de facto les moyens de la liberté d’autrui. Dès lors, l’égalité vole en éclat, et il faut choisir. Le choix a été fait. L’égalité devant le droit, la justice, les conditions de vie, l’exposition aux risques, les chances et opportunités, l’emploi, la capacité de pensée, est reléguée au rang des artifices. La liberté sans entrave ni conscience l’a tuée. Et le système dominant, la pensée unique nous impose un chantage constant dans lequel la liberté des uns se paie au prix de l’inégalité pour les autres.
Le citoyen gardien de l’association liberté-égalité
« Celui qui ne se sent pas offensé par l'offense faite à d'autres hommes, celui qui ne ressent pas sur sa joue la brûlure du soufflet appliqué sur une autre joue, quelle qu'en soit la couleur, n'est pas digne du nom d'homme. »
La pensée de Martí nous rappelle donc que liberté et égalité sont indissociables, autant que le socialisme et le communisme s’abreuvent à la source du libéralisme classique de Montesquieu à Locke. Il se bat pour instaurer un régime démocratique, comme garant de cette synergie. Comme Jaurès peu après lui invoquait dans son projet d’”évolution révolutionnaire” une relation de dialogue plutôt que de confrontation entre les classes, et voyant dans la démocratie un garant non seulement des intérêts de la classe ouvrière, mais aussi un équilibre et un partenariat plutôt qu’un renversement des rapports de forces, qui ne manquerait pas de créer de nouveaux serfs et de nouveaux seigneurs, inéluctablement, inexorablement.
Martí est mort trois années avant la libération de Cuba du colon espagnol, et 64 ans avant que la révolution cubaine chasse finalement les Américains en 1959. Sa pensée prend souvent des allures de vision politique, de prophétie, non seulement quand il met en garde contre les ambitions impérialistes américaines qui s’imposeront finalement au peuple cubain après le départ espagnol, mais surtout quand elle se projette et se préoccupe de la construction civique de la république d’après-guerre. Alors qu’au XXIème siècle nos leaders politiques et stratèges sont toujours aussi prompts à lancer des guerres, à fomenter des révolutions chez les autres, et aussi ineptes dans la capacité à rétablir des Etats et des institutions fonctionnelles au service de leurs peuples, Martí offre une pensée de la construction républicaine particulièrement progressiste, y compris au regard de nos propres expériences démocratiques de l’époque. L’union du peuple cubain est une préoccupation fondamentale de Martí, et la condition première du succès de son entreprise visionnaire. L’unité entre l’homme et la nature est aussi une inspiration première de Martí, au cœur de ses Versos Sensillos, son œuvre poétique magistrale aux forts accents transcendentalistes.
Martí… Et nous ?
Cette réflexion, ces valeurs, cette vision constructive et citoyenne d’un après-guerre ne raisonne-t-il pas familièrement en nos temps de crise. La société française est parcourue de convulsions, de mouvements, de rejet, d’aspirations, d’idéal, coincés dans un système en déliquescence avancée. Partout des gens analysent, démontrent, démontent, critiques, explorent des alternatives possibles. Une chose manque, fondamentale, que la lecture de Martí nous rappelle : l’union populaire et civique dans une dynamique créative, libératrice et humaniste.
Pas une journée ne passe qui ne démontre l’absurdité de notre système actuel. Un exemple parmi tant d’autres, la façon dont l’épandage de pesticides sème les cancers et la mort sur nos enfants à tout vent, à un coût humain, social et économique astronomique, pour le profit d’une poignée de multinationales opaques qui tiennent le monde en otage, en détruisant les conditions séculaires de notre autonomie, de notre indépendance… et de notre liberté. Depuis 1975, la probabilité d’avoir un enfant autiste aux Etats-Unis est passée de 1/5000 à 1/68. Effarant ! Mon petit Martí aurait donc une chance sur soixante-huit de développer des symptômes de l’autisme ? Quel parent peut-il encore accepter ça sans se révolter, littéralement, purement?
Des petits pas réalistes vers un idéal à portée de main
« Un grain de poésie suffit à parfumer tout un siècle. »
Ma vision est simple. Elle raisonne du Martí libérateur et penseur politique. Elle se nourrit de l’innocence et des rêves du Martí enfant. Elle est impatiente, et doit mener à un changement radical de cap de toute urgence. Elle est fraîche des parfums de la révolution, ambrée et riche des sagesses qui traversent les temps. Elle est insubmersible car elle prend sa source et sa force directement dans les citoyens eux-mêmes. Elle est inarrêtable comme le fleuve qui accueille, assemble et se nourrit des ruisseaux et des rivières. Elle s’inscrit dans la marche historique de l’humanité pour l’humanisme.
L’humanisme sera porté au pouvoir en France. Il peut l’être dès l’élection présidentielle de 2017. La clé est dans le rassemblement, non à l’échelle institutionnelle mais individuelle et citoyenne. Les moyens d’une coordination citoyenne existent désormais. Imaginez une vague de citoyens, par-delà les courants politiques traditionnels, réunis autour d’un projet de société humaniste nouveau dans le champ politique, ambitieux. Imaginez que ce réseau de citoyens s’unisse sur un ensemble de principes fondamentaux simples et authentiques, la liberté, l’égalité, la fraternité bien sûr, revisités à l’aune de notre expérience contemporaine, renouvelés, mais aussi la responsabilité, la recherche d’équilibre, la sobriété, la solidarité, la coopération, l’émancipation, le bien-être et l’épanouissement… et que chaque citoyen y apporte sa diversité, ses opinions et idées en matière de déclinaison politique dans le respect des valeurs générales autant que des différences particulières. Imaginez que l’Internet offre un espace de dialogue d’une vitalité nouvelle, alimentée par les apports d’une recherche individuelle et collective inégalée dans l’histoire grâce aux associations, aux centres de recherche, aux entreprises citoyennes, aux administrations qui expérimentent aussi à leurs échelles, aux réseaux professionnels et aux individus conscients, atterrés, indignés et dans tous les cas engagés à ne pas se résoudre. Partout, dans tous les domaines, à toutes les échelles, les solutions foisonnent et sont à portée de main, seule manque une volonté politique renouvelée, débarrassée des compromis des professionnels du pouvoir en place, libérée de l’impérialisme financier et économique de notre temps. Imaginez ce réseau facilité par Internet et relayé dans les zones périphériques et auprès des populations éloignées par des volontaires et relais d’information portés par leur cœur et leur épanouissement dans le partage et le sens du collectif. Imaginez une grande primaire organisée par ce réseau des humanistes unis pour désigner un candidat à l’élection présidentielle… un candidat non porté par un système, des appareils politiques et des compromis nauséabonds. Imaginez la sélection du candidat associant le hasard d’un tirage au sort au choix des citoyens de sélectionner un petit groupe de favoris, la dynamique que cette incertitude pourrait nourrir en termes de qualité des débats, d’émulation des bonnes volontés anonymes, de coopération dans le respect des avis différents et complémentaires, de crédibilité et d’abnégation dans la mise en œuvre. Imaginez que ce réseau devienne si nombreux qu’à travers lui, les citoyens mettent sous pression les hommes et partis politiques alternatifs et les chiens de garde du système en place (des Socialistes aux Républicains) et au nationalisme xénophobe et régressif aux parfums de Vichy. Imaginez que ces hommes et partis alternatifs dispersés, divisés, qui s’annihilent réciproquement, soient contraints à jouer le jeu, à accepter de se placer sous l’arbitrage du réseau des citoyens humanistes sous peine de se faire désavouer et balayer électoralement. Imaginez les dynamiques internes et externes aux partis qui pourraient naître d’une telle épée de Damoclès sur la vieille politique rouillée, comment la vie même des partis pourrait être renouvelée, rafraîchie, et propice à l’émergence des propositions nouvelles et réellement alternatives. Imaginez qu’en 2017, les électeurs français aient devant eux un jeu à quatre, ouvert, avec deux candidats traditionnels (un Socialiste et un Républicain), un candidat du Front National et un candidat humaniste crédible porté par ce réseau, émergeant au nom ou au-devant de la multitude d’initiatives et partis politiques qui veulent contribuer à faire basculer la société française dans une nouvelle ère, un pas plus avant dans la grande marche humaniste. Oui, à ce moment-là, les Français auront le choix. Ils disposeront d’une véritable alternative propre à les ramener sur le chemin de l’espérance, à rallumer ce phare glorieux guidant les pas de nos frères vers notre destinée humaine collective, vers cet idéal humaniste vers lequel nous avançons à tâtons depuis la nuit des temps, et dont les sirènes capitalistes, néolibérales, matérialistes et consuméristes nous ont détournés depuis trop longtemps.
« La grandeur des chefs n'est pas dans leur personne, mais dans la mesure où ils servent la grandeur de leur peuple. »
Je suis convaincu que cet idéal humaniste brûle dans la majorité des cœurs et des esprits français. Malgré les désillusions passées, les mensonges, les épouvantails et les boucs-émissaires faciles d’une propagande outrancière et omniprésente, malgré les menaces, les chantages et les démonstrations de force des seigneurs contemporains, malgré la douce anesthésie de notre confort précaire. Je suis convaincu que notre système politique, sa composition, ses dynamiques interdisent l’émergence de véritables alternatives politiques qui bourgeonnent déjà dans de multiples initiatives citoyennes, et qui ne demandent qu’à fleurir. Je suis convaincu que nous disposons désormais des moyens de redonner aux citoyens français les moyens de faire porter leur idéal humaniste et leur projet alternatif de société par l’Etat qui les sert. Je suis convaincu que cet élan fondamental doit et peut enfin dépasser les divisions et les différences, y compris celles désormais illusoires mais savamment entretenues entre la gauche et la droite.
Un éclair dans le ciel
« Tout homme a deux mères : la nature et les circonstances. »
Un scénario crédible pour l’apparition de la vie sur terre tient à l’effet de puissants éclairs associant des molécules élémentaires comme le méthane, l’eau ou l’hydrogène pour faire apparaître les premiers acides aminés à la base des êtres vivants. Sous l’effet d’une énergie colossale, l’association de particules différentiées et diverses permet de créer des formes plus riches et plus complexes aux propriétés nouvelles. C’est une direction fondamentale de la vie. C’est la chimie que nous devons provoquer pour faire franchir à l’humanité une nouvelle étape. Je suis convaincu que les conditions sont réunies pour que cet éclair illumine le ciel français et accouche d’un nouveau sens pour notre société et notre aventure collective.
Cet éclair, c’est vous, c’est nous, les citoyens anonymes. Utilisons toutes les dynamiques que nous portons pour amplifier l’écho de notre campagne. Que la rumeur enfle, qu’une plateforme Internet accueille les pionniers, qu’une charte commune pose le cadre fondamental en se nourrissant des multiples travaux et propositions portés par les rassemblements humanistes, sociaux, écologistes, économiques et politiques déjà à l’œuvre dans le pays. Que le dialogue constructif, l’écoute, l’humilité, la curiosité et l’acceptation de la différence nous unissent dans l’émergence, la consolidation et la maturité des propositions et des figures qui les incarneront et les porteront sur le seuil de l’Elysée. Que la dynamique intrigue, amuse, puis qu’elle mobilise, qu’elle nourrisse l’espoir. Que l’étincelle se fasse éclair. Que le fruit de notre liberté, de nos choix et du hasard se fasse programme, forcément insatisfaisant pour chacun mais cohérent et crédible pour tous, incarné par l’un des nôtres. Que la dynamique citoyenne porte directement cette femme ou cet homme dans une campagne électorale inédite et inspirante, brisant les perversions de l’exercice imposé. Et que la lumière soit !
Sur la voie du développement durable
« Il n'y a qu'une chose que j'ai aimée avec passion, c'est la dignité humaine. »
En 2015, la communauté internationale a tourné la page des Objectifs du Millénaire pour le Développement, portés depuis l’an 2000 par le Secrétaire Général des Nations-Unies à l’époque, Kofi Annan. Ces objectifs ont structuré, orienté et guidé la coopération internationale et les politiques et stratégies de développement nationales dans les pays en développement pendant quinze années. La nouvelle boussole de l’agenda international du développement est désormais constituée des dix-sept Objectifs du Développement Durable. Mais, ironiquement, au regard des impacts sociaux, écologiques et de plus en plus humains de nos économies dites développées, face à l’exigence de développement durable, tous les pays sont en développement, la France y compris. Il n’y a pas de pays « durablement développé », nous voilà renvoyés sur les bancs de l’école avec nos camarades de la communauté internationale. Le graphique ci-dessus illustre sous une forme convaincante le défi qui se dresse devant tous les pays du monde, individuellement et collectivement. Il représente le développement (plus précisément l’indice de développement humain) sur l’axe des abscisses, et la durabilité (matérialisée ici par l’empreinte écologique) sur l’axe des ordonnées. La cible du développement durable est constituée par le carré en bas à droite, c’est-à-dire une société à la fois développée humainement et durable d’un point de vue environnemental. Sans surprise, la plupart des pays européens par exemple se situent au-dessus de la cible, développés mais non durables, et les pays africains se retrouvent trop à gauche, durables écologiquement mais moins avancés humainement.
Tous les pays sont en développement. Tous? Non ! Car un pays peuplé d’irréductibles résiste encore et toujours à l’envahisseur. Un pays, en effet, apparaît bien dans la cible. Un pays qui réussit à atteindre un indice de développement humain élevé, avec santé avancée et éducation pour tous, sans pour autant surexploiter ses ressources et dégrader son capital environnemental ? Vous devinez de quel pays il s’agit ? Non, ce n’est pas la Gaule. Je vous ai donné un indice en début d’article… Cuba ! Allez Martí, ton dernier mot ?
« Un peuple n'est pas indépendant lorsqu'il s'est libéré de ses chaînes; il commence à l'être lorsqu'il a extirpé de son être les vices de l'esclavage honteux… l'habitude de la servilité … toute trace de la faiblesse et de la vile flatterie qui permettent aux despotes d'exercer leur domination sur les peuples esclaves. »
Pour approfondir
1. Sur José Martí : Wikipedia, Cubalatina et Investig'Action offrent une première vue d’ensemble en Français. Lire aussi ses propres textes dont Versos Sencillos, Versos Libres, Abdala ou encore Ismaelillo. Mais Martí a beaucoup écrit dans la presse, des articles, des discours, donc la lecture de ces recueils comme Diario de Campaña ou Crónicas sociales, ou encore une analyse éclairée d’autres chercheurs sont des compléments précieux. Malheureusement Martí reste peu traduit, donc préparez-vous à le lire en Espagnol voire en Anglais.
2. Sur les multiples initiatives louables qui concourent à rapprocher et à offrir un espace de dialogue aux porteurs d’une alternative humanistes en France, elles sont multiples… à l’image du Collectif pour la Transition Citoyenne et du Congrès du Futur. Quant aux initiatives appelant à un mouvement de rapprochement à l’échelle des partis politiques eux-mêmes, dans une dynamique institutionnelle, elles sont là encore louables et contribuent au combat collectif même si elles ont leurs propres limites, notamment la soumission à un passé voire un passif politique individuel et institutionnel lourd, et des cibles parfois trop limitées, à l’image de cet appel louable pour un rassemblement de la gauche. Même si je crois qu’un véritable mouvement humaniste et citoyen n’est pas spécifiquement l’apanage de la gauche, en revanche, contrairement à cet article critique de Mediapart, je ne me résous pas à penser que les partis politiques sont incontournables en France…
3. Plus spécifiquement, différents ensembles de principes et de valeurs susceptibles d’inspirer une charte commune pour un mouvement humaniste en politique en France : La Fondation Nicolas Hulot offre une bonne porte d’entrée, avec un large éventail de propositions robustes allant de l’éducation à la biodiversité en passant par la finance, la réforme institutionnelle et la coopération internationale, ou encore le Labo ESS. Le Pacte du Collectif pour la Transition Citoyenne s’adresse plutôt aux communes, mais dispose aussi d’une déclaration fondatrice co-signée par plusieurs réseaux dont le Mouvement Inter-régional des AMAP ou encore les Colibris. De leur côté, et au-delà de multiples propositions individuelles, les Economistes Atterrés offrent un ensemble de 22 propositions extrêmement mûries avec un angle plus économique, mais des implications systémiques dans le cadre de leur Manifeste. Enfin, divers mouvements proposent des pactes ou engagement directement aux citoyens, qui véhiculent là encore les bases crédibles d’une plate-forme de valeurs humanistes à l’image du Pacte Civique et du mouvement des Colibris.